Une fois n'est pas coutume, me voilà chargé de commenter un disque d'électronique pure. Mais attention, pas n'importe quoi! Le concept Bestia Centauri - je n'ai trouvé aucune information sur qui en était le géniteur officiel - évolue dans un créneau habituellement occupé par toute la scène dark ambient.
Mais le travail électro-acoustique accompli ici apporte indéniablement une autre dimension. Abstrait et toujours inquiétant, c'est dans un tel contexte que le son révèle sa nature profonde; une source d'onde maléable à l'envi à laquelle on peut aposer une infinité de textures, se pliant aux caprices de l'ingénieur du son qui, tel un metteur en scène, tel Dieu lui-même, orchestre sa partition.
Des basses sourdes et lointaines, vrombissantes dans ce décor des ténèbres, servent de toile de fond à des guirlandes d'effets sonores qui se définissent et se démultiplient en couches successives de points scintillants dans un dégradé métallique persistant, pas loin de la musique concrète.
Disque nocturne par déduction logique, disque livre par ambition, "Teratogenesis" est de ces expériences secrètes et obscures auquel on aimera se plier en des circonstances toujours particulières. Au delà des qualités intrinsèques de l'oeuvre, on notera toutefois que rien de déterminant ne se dégage de son écoute; "Teratogenesis" est un disque de dark ambient parmi d'autres, Bestia Centauri un projet de dark electronica parmi tant d'autres.
Pourquoi s'attarder sur ce disque et ce groupe plutôt qu'un autre? Voilà une question à laquelle je laisserais à chacune et chacun le soin de répondre.
[Guts of Darkness] |